Norman DILWORTH

Grâce à une prédilection pour le carré, Norman Dilworth compose une suite d’inlassables variations gouvernées par la géométrie. L’artiste a recours à des systèmes d’organisation clairement définis, il s’en remet à la loi des nombres et à l’expérimentation. Cependant, l’artiste aime aussi l’aléatoire et se fie, parfois, au hasard. Ses sculptures, toutes animées par le rythme des pleins et des vides sont taillées dans divers matériaux comme la pierre, le bois ou l’acier corten.

« Je travaille avec des systèmes d’organisation clairement définis. Cela peut sembler ennuyeux mais j’espère que le résultat ne l’est pas ! Je n’altère jamais ces règles dont le but serait de donner une apparence plus intéressante à l’œuvre, sinon, mieux vaudrait recommencer. »

Norman Dilworth a commencé par explorer les possibilités de l’Art Concret à travers la peinture et le dessin. Le seuil important qu’il a franchi à la fin des années 1970 implique que ses constructions sculpturales ne sont plus des objets qui structurent l’espace en trois dimensions, mais commencent à avoir leur propre identité, se développant dans l’espace en partant de leur point d’origine ; chaque œuvre crée individuellement son espace dimensionnel par son engendrement concret, matériel et visuel.

Par ses créations, Norman Dilworth arrive à dégager de la sensualité dans la précision des compositions mathématiques, et à faire vivre les lignes, les nombres et les volumes qu’il pose dans l’espace. Le rapport à l’espace est, dans toutes les situations, fondamental. Norman Dilworth pense ses œuvres dans l’espace car le lieu joue un rôle dans l’appréhension de l’œuvre. L’espace est façonné par ces sculptures.

Malgré la puissance ou la lourdeur des matériaux, allant du papier découpé à l’acier, l’artiste sait amener de la légèreté dans ses volumes, l’harmonie opère. Le visiteur est plongé dans un monde ludique en émulation permanente. Cette recherche toujours poussée à l’extrême prouve que la répétition d’une forme stricte n’est en rien le commencement d’une désincarnation du sentiment.